Permettez, estimé lecteur, au vieux
médecin que je suis de rugir de colère médicale, de ricaner de
l’incohérence sociale et de pleurer de honte morale.
Le sort de ce jeune homme est
suffisamment triste sans que l’interminable feuilleton
médiatico-judiciaire ne rajoute de l’ignoble à son histoire
clinique. Des agents d’influence à la solde d’idéologies, de
juges qui ne connaissent rien à la médecine, à des journalistes
avides de scandale et de sang, en passant par des « médecins »
dont l’éthique est pour le moins dévoyée, sa famille aura tout
connu.
Maintenant, hypocrites de tous
bords, foutez la paix à ce grave blessé !
La victime expiatoire ne veut pas
mourir ; elle n’est pas en fin de vie.
Elle n’entre pas clairement dans le cadre de
lois civiles actuellement en vigueur. Le bouc émissaire résiste. Il
survit depuis près de sept ans sans besoin autre que boire, manger
et voir assurés quelques soins d’hygiène. Rien ne laisse présager
d’une mort spontanée prochaine. Vincent est privé de la motricité
de ses membres et a perdu la plus grande partie de sa conscience,
mais si la société se met à abattre tous les tétraplégiques et
ceux qui n’ont plus tous leurs sens, il y aura du travail !
Pour ce faire, il faudra d'ailleurs créer une nouvelle profession car les
médecins, respectueux du Serment d’Hippocrate, ne s’en
chargeront pas.
Faire mourir de soif et de faim un être
humain affaibli, dans un pays qui a aboli la peine de mort pour les
assassins, les meurtriers, les terroristes…( mais pas encore pour
leurs victimes), confine au sadisme. C’est long et c’est
affreux ! Si vous pensez, idéologues infernaux, qu’il faut
tuer Vincent et que la justice moderne vous en donne le droit, ayez
au moins le courage de vos convictions, chers confrères du CHU de
Reims, au lieu de le retenir prisonnier, injectez lui du potassium en
intra-veineux pour en finir vite.
Il coûte cher à la société ?
S’il n’y avait que lui ! Avant de vous draper dans la bien
« pensance » citoyenne, songez seulement, chers
confrères, aux millions d’euros de fraude sociale et médicale que
notre société tolère par ailleurs avec bienveillance.
Sa famille est divisée ? Oui !
Sa femme a refait sa vie en Belgique mais ses parents sont prêts à
le transférer dans un centre qui peut et veut s’en occuper
dignement. Laissez-les faire ! Laissez-le partir vivant !
Vous n’êtes pas propriétaires du malade, chers confrères du CHU
de Reims. Aucune « valeur républicaine » ne peut
justifier votre comportement.
Finalement tout pourrait être
simple. Le « lobi euthanazi » qui réclame sa mort s’est
trompé d’indication. Il n’a pas choisi un « bon »
candidat pour faire progresser son idéologie mortifère dans
l’opinion publique. Le bon sens commun ne veut pas suivre !
C’est tout, estimé lecteur ! Il suffirait… que ces agents
d’influence reconnaissent leur faute et qu’ils changent d’avis
pour que tout soit simple. Mais cette marche arrière intellectuelle
logique est impossible à des idéologues convaincus et bornés.
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