A l’occasion d’un entretien du
journaliste-écrivain Martin Peltier dans le bi-mensuel "Monde&vie",
j’ai trouvé quelques définitions claires de la droite et de la
gauche en politique. Voici quelques réflexions à ce sujet et des extraits
légèrement retouchés.
Traditionnellement, sous l’Ancien
Régime, dans le langage habituel, la droite figurait le côté du
bien et la gauche, la « senestre », la sinistre, le côté
du mal.
La première distinction entre droite
et gauche en politique date de la Révolution française, qui a
imposé une inversion symbolique fondamentale et complète des
valeurs. Depuis cet évènement, la gauche s’est arrogée un
droit moral exorbitant qui lui permettait de décider ce qui était
bien et ce qui était mal.
Sous différents prétextes moraux
(laïcité, débarrasser la population des superstitions, égalité
de tous à l’école…) la gauche a fait tout son possible pour
élargir le fossé qui a toujours divisé les Français, notamment à
la césure du XIX° et du XX° siècle lors de la véritable guerre
religieuse et scolaire déclenchée par les gouvernements de la III°
République, poussés par la Franc-Maçonnerie. Depuis plus de 200
ans, le paysage politique, moral et intellectuel est dessiné,
orienté, par la gauche. La droite « mollard » actuelle,
dite de gouvernement, s’en accommode. Elle est toujours sur la
défensive et n’ose pas s’opposer clairement.
La réalité avait toujours été
considérée comme le bon point de départ, en tout cas un point de
départ imposé par les faits. Les élucubrations, idéologies,
hypothèses ou théorie farfelues (théorie du genre par exemple)
sont devenues à la mode, dominent le panorama médiatique et
encombrent le cerveau des citoyens. La gauche a réussi à inverser
le système de pensée. L’utopie est devenue bonne et la réalité
mauvaise. L’utopie est considérée comme le progrès et la réalité
comme un vestige obscurantiste qu’il faut éliminer ou au moins dominer. Le monde réel
serait le refuge de réactionnaires et en tout cas serait fondé sur
la haine des autres. La gauche compte sur la partie abstraction du
cerveau et la droite se fonde sur le bon sens, c’est-à-dire la
logique passée au tamis de la réalité.
« La frontière se situe entre :
- d’une part, ceux qui pensent que la volonté de l’homme, ses lumières, ses pulsions, son intelligence et les velléités des individus peuvent construire un monde meilleur. Ceux-là ont inventé une Pensée Légale, Obligatoire, Unique et Correcte (la PLOUC) en y mettant leurs espoirs et leurs désirs. Ils l’imposent à tous malgré ses échecs.
- Et d’autre part ceux qui pensent que la nature, même si elle est imparfaite ou déchue, est ainsi faite que l’on ne peut rien faire si l’on ne part pas de ce donné réel. Ceux-là constatent tous les jours que la PLOUC ne s’applique pas, est trahie ou violée dans le monde réel.
La gauche c’est l’irréalisme des
grandes idées, souvent la folie érigée en devoir. Elle défend
l’universalisme : tous les hommes sont égaux en tout et
doivent tous avoir accès aux mêmes droits ; ce qui évidemment
est faux dans la réalité. Elle veut construire le monde à partir
du caprice de l’individu. « Ce serait mieux si cela se
passait comme cela ». C’est la volonté des hommes qui doit
servir de mètre-étalon au monde. Malheureusement (ou heureusement)
la réalité ne se plie guère aux désirs de ces rêveurs. Dans la
lutte éternelle qui oppose les anciens et les modernes, les
conservateurs et les progressistes, la tradition et le progrès, nos
zélites ont toujours soutenu que la seule voie était d’être
moderne, donc progressiste. Le progrès est utile mais quand il
s’effiloche en gadgets sans grande utilité, il devient un excès.
Pourtant elles ont crû avec Marx que l’histoire avait un sens
inéluctable allant vers un progrès constant. Ces assertions
heurtent les habitudes et le bon sens populaires car l’histoire se
fait souvent en fonction des décisions de quelques hommes (encore
faut-il qu’ils soient décidés) et de l’adhésion éventuelle
des peuples.
La droite, beaucoup plus modestement,
tient compte de la réalité et essaye de s’en arranger. L’homme
de droite est finalement celui qui refuse cet ahurissant diktat moral
de la gauche ». Le vrai homme de droite se rebelle et affirme
que nos politiciens de droite et de gauche sont actuellement aussi
vérolés les uns que les autres. Il fait passer le bon sens pratique
avant les idéologies farfelues.
La pensée française, qui a été si
prestigieuse en son temps, a été violemment infectée par la
pensée de gauche. Elle n’a pas pris actuellement la bonne orbite
et se perd dans les nuées. Si elle ne revient pas au bon sens
pratique collé à la réalité, la nation française court de grands
risques dans un monde compétitif et agressif qui impose sa réalité.
Mais aujourd’hui, il faut bien
constater que l’utopisme mène le jeu. Ceux qui se baptisent
intellectuels donnent souvent des avis que la réalité prouve faux
avec le recul du temps, mais peu importe, il n’y a pas de réalité
objective dans le domaine moral immédiat. Alors tout se vaut !
L’utopie manipulée par des bateleurs politiques séduit davantage
le bon peuple que les considérations terre à terre sur le monde
réel. Les réformes sociétales du gouvernement actuel en sont la
preuve. Alors qu’il ne peut rien faire pour améliorer la
situation économique et financière du pays et que le peuple
manifeste en masse pour crier qu’il ne veut pas que l’on change
sa manière de vivre, qu’il ne veut pas devenir un autre peuple
mélangé « tutti frutti » et qu’il ne veut plus de
délocalisations de son industrie. Son intérêt pour la théorie du
mondialisme disparaît devant la montée du chômage et de
l’insécurité. Voir nos frontières grandes ouvertes alors que
celles de bien d’autres pays restent bien peu perméables à nos produits lui fait
douter des avantages promis par le libre échange commercial absolu..
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