Curieuse idée que d’aller passer une
semaine en Grèce au moment où les craintes de tous pour sa mise en
faillite se multiplient. Effectivement, on rencontre peu de touristes
et les Grecs ne doivent pas être d’humeur à partir en vacance.
Mais toutes les horreurs que nous racontent les journalistes se
passent à Athènes, qui a été de tout temps une fournaise en été.
Cette ville, maintenant submergée par des immigrants turcs, de tous
les pays imaginables des Balkans, sans oublier des Albanais, Roumains
et Bulgares, est agitée par des manifs fréquentes et parfois
brutales et de l’insécurité habituelle aux grandes villes.
Je n’ai pas mis les pieds à
Athènes : avion, métro ou bus direct pour le Pirée et bateau
pour les îles. Quatre heures après le départ de Paris, on peut
être au bastingage et voir le Pirée s’estomper dans le lointain.
Les bateaux voguent comme d’habitude, c’est-à-dire très bien.
Ils sont toujours à l’heure ou même à la minute.
Les îles sont un autre monde. Les
panoramas sont souvent splendides, les Grecs locaux sont gentils et
décontractés, les hôtels ont tous des chambres vacantes et les
restaurateurs se battent presque pour avoir le plaisir de vous
servir. C’est encore un endroit où l’on peut chevaucher un
scouter de location sans casque et laisser les clefs dessus quand on
le quitte. On ne voit pratiquement jamais de policier. Il n’y a pas
de vol dans les îles. Il y a des îles pour tous les goûts :
Mykonos, Chio pour les fêtards branchés ; repos et ballades à
Folegandros, Sikinos ; Patmos pour méditer devant des
Monastères et églises magnifiques. Mes préférées sont Santorin
et Mylos, terres volcaniques de toutes couleurs, architectures des
maisons où la ligne droite, l’horizontale et la verticale
n’existent presque jamais. Seules les églises orthodoxes restent
géométriquement "correctes", drapées de fleurs presque
tropicales formant de véritables arbres : bougainvillées,
hibiscus, géraniums géants…
Des eaux d’une transparence à nulle
autre pareille, surtout dans les petites criques rocheuses sans un
baigneur. Premier matin du monde !
Et puis des plages bien sûr ! Les
rares touristes s’y regroupent et, là, l’ambiance est différente.
Quand un touriste ne sait pas quoi faire, il mange ou il boit. Pour
profiter du soleil, la graisse s’étale en vrac ou au mètre cube,
dégoulinante de bourrelet en bourrelet, impudique, parfois dans des
positions obscènes. On ne peut s’empêcher de penser qu’un taux
d’obésité atteignant 30% en Occident traduit trois conséquences
néfastes du progrès :
- Meilleure alimentation qui a manifestement amélioré l’espèce, mais devenue trop riche, elle est en train de lui préparer sa ration de maladies (athérome cardio-vasculaire, diabète…).
- Suppression ou restriction de tous les efforts physiques à cause de la voiture, des ascenseurs, du sofa et de la télévision… Maladies dégénératives en prévision !
- Multiplication des crèmes bronzantes, protectrices, anti-rides, régénérantes, rajeunissantes, hydratantes... Sur-marketing de produits à efficacité discutable. Souci apparent des corps mais avachissement des volontés ne permettant pas de lutter contre la facilité de la sur-bouffe, de la sur-consommation, de l’excès en tout genre… Maladie mentale grave en perspective !
Il est possible que la courbe du
progrès matériel en fonction du temps qui passe ne soit pas
constamment ascendante, comme le croient les marxistes et les
mondialistes, et que nous n’ayons pas déjà passé l’optimum de
la courbe, comme le croient certains pessimistes dont je fais partie.
Nous en reparlerons !
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