mardi 16 septembre 2014

Bobo bashing !

Le bobo est un bourgeois encore jeune, instruit, diplômé dans un domaine et souvent inculte dans les autres, gagnant bien ou très bien sa vie et votant à gauche pour se donner bonne conscience. Ces bobos tiennent le haut du pavé dans la direction des affaires françaises. Les affaires françaises vont très mal. Il faut donc se demander si les bobos sont à la hauteur de leur fonction et surtout s'ils ont été bien formés.
Ils sortent volontiers de grandes écoles, accessibles après un concours théorique difficile et qui incluent dans leurs programmes seulement quelques stages en entreprises de quelques semaines. J'habite à Paris, près de Sciences Po, le vivier des politiciens professionnels de demain, et je suis effrayé par le comportement de ces petits cons arrogants, festifs (souvent alcooliques)  et bruyants. Leur nombre n'est pas limité par un numerus clausus comme en médecine. Nous manquerons bien tôt de médecins mais, rassurez-vous, nous ne manquerons pas de politiciens professionnels ou de hauts fonctionnaires.
La seule grande école pratique était, pour la médecine, l'Internat des Hôpitaux de Paris ( et plus tard d'autres grandes villes) et elle a été supprimée en 2004 par des politiciens de la droite molle, pour cause d'élitisme !! On a gardé le titre d'interne, mais on a supprimé ce qui en faisait la valeur : des séjours, rémunérés avec des responsabilités, desgardes, surveillés par l'échelon supérieur, pendant des années dans les Hôpitaux, chez des Patrons que l'on choisissait. On suivait ainsi une chaîne d'apprentissage : externe, interne puis chef de clinique et enfin, par cooptation patronale, les carrières divergeaient : exercice dans le privé ou le public.Les cours de Fac, qui représentaient l'enseignement théorique universitaire, étaient considérés comme des obstacles pour lesquels il fallait faire le minimum d'effort pour passer la barre. On apprend à pêcher sur le tas avec une "vieille main", pas dans des livres ; en médecine, c'est pareil. Dans beaucoup d'autres domaines aussi.
 Actuellement, pas une grande école ne sort de l'apologie du libre échange commercial et du libéralisme économique. Dans beaucoup d'autres domaines aussi on vit dans la pensée en tunnel. Les grandes écoles qui existent encore ( et qui sont menacées par l'égalitarisme ambiant) promeuvent  des enseignements théoriques souvent fidèles à la pensée dominante du moment. Il suffit d'y entrer, de se parer du titre et de s'en vanter ultérieurement. Par contre, le concours théorique d'internat triait seulement les plus déterminés des candidats et les années passées à l'Hôpital, avec des Maîtres choisis, respectés, souvent autoritaires mais toujours compétents, assuraient ensuite la valeur du titre "AIHP" suivi du millésime!
Malheureusement, la "fabrique des crétins" se poursuit même dans l'enseignement supérieur: tout pour la théorie et très peu pour le pratique. Alors ne nous étonnons pas du résultat.

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