Dernières bonnes feuilles de "Peut-on réenchanter la France ?" publié chez Via Romana et qu'il ne vous reste plus qu'à acheter pour lire la suite !
Ne nous dissimulons pas que nous vivons
actuellement dans une France déboussolée, économiquement
fatiguée, psychologiquement fragile et surtout moralement dérégulée.
Un battement d’aile de papillon peut
entraîner un typhon à l’autre bout du monde stipule la théorie
mathématique du chaos. Nous l’avons vérifié expérimentalement
après mai 68 !
Quant on pense que ces évènements ont
été déclenchés, à Nanterre, par le désir manifesté par
quelques garçons de pouvoir accéder aux dortoirs des filles et que
l’on constate aujourd’hui le bouleversement social et le désert
moral que cela a créé dans le pays, on est abasourdi.
Par orgueil prométhéen, nous avons
laissé s’installer une grave crise morale, qui entraîne un
laxisme généralisé et un vide spirituel. L’ordre moral faisait
peur aux libertins qui l’ont détruit. Les attaques répétées
sur les valeurs traditionnelles, sur l’autorité nécessaire, sur
les règles civiques, sur les piliers moraux de la société (que les
« hussards noirs », ces instituteurs laïques de jadis,
expliquaient et enseignaient scrupuleusement aux enfants) ont
engendré un déficit grave et durable de morale dans notre société.
Peu à peu toute la structure spirituelle, morale et religieuse, puis
culturelle, intellectuelle et comportementale du pays a été
ébranlée et toute l’architecture sociale s’est fragilisée dans
un brouhaha cacophonique pour devenir instable et dangereuse.
On ne peut pas imaginer qu’un héros
de la mythologie grecque puisse survivre quelques minutes dans le
monde contemporain A l’évidence, il s’émerveillerait du
progrès technique et du confort matériel ambiant mais il serait
surpris que la sécurité des personnes et des biens ne soit plus
assurée dans les villes, que les attaques soient lâches et dirigées
sur les faibles et surtout il serait asphyxié dans notre atmosphère
sans courage, sans héroïsme, sans honneur, sans dignité, sans
fierté, sans le moindre respect du travail de nos ancêtres, sans
interventions divines…intempestives. Il trouverait notre monde
petit, mesquin, sans ambition, fade et désespérant.
Phèdre ou Ajax ne se seraient jamais
suicidés à notre époque. Ils auraient seulement plaidé coupables
et, avec un bon avocat, s’en seraient tirés, grâce à la
contrainte pénale, avec quelques mois de travaux d’intérêt
général !
Aucune société n’a pu vivre
harmonieusement sans principes, sans mythes fondateurs, sans
légendes, sans racine, sans une identité qui se dégage au fil des
générations, sans quelques garde-fous moraux et sans une autorité
fondée sur le savoir ! Aucune société ne peut vivre longtemps
sans enthousiasme, sans élan créateur, sans ambition autre que de
voir des matchs de foutbol. Ce n’est pas l’ersatz de « religion
démocratique, séculaire, autoritaire et universaliste »,
proposé par la Super Classe Mondiale et relayé en France par le
révolutionnaire Peillon, qui va y arriver. Les indignations
sélectives, la cupidité, l’égoïsme des zélites ainsi que la
jungle de règlements, de lois liberticides et de fêtes de
commémoration d’évènements soigneusement choisis disqualifient
notre système politique et social actuel pour réenchanter le moral
des Français. Les tragédies grecques proposaient mieux aux citoyens
libres d’Athènes et suscitent toujours beaucoup d’intérêt
vingt cinq siècles plus tard.
Par contre, il y a peu de chances que
l’on se souvienne encore de Hollande ou de Sarkozy dans 2500 ans,
mais ne mettons pas tout sur le dos de nos zélites défaillantes.
Nous, le peuple de France, sommes aussi
responsables de ce qui nous arrive et devrons changer beaucoup en
nous pour espérer un renouveau national.
Permettez-moi, estimé lecteur, de me
répéter pour conclure sur notre nécessaire changement intrinsèque.
Il est inutile de se dissimuler derrière des boucs émissaires. On a
les dirigeants que l’on mérite puisqu’on les choisit. Chacun
d’entre nous est devenu réticent à l’égard de toute réforme
qui pourrait le concerner ; des syndicats squelettiques
résistent à toute amélioration dès qu’elle touche aux
avantages acquis ; la France est devenue maintenant
ingouvernable et irréformable. Le renouveau ne peut venir que des
entrailles du peuple au prix d’un effort considérable de
changement et d’une chirurgie réparatrice des structures sociales.
Mais nos générations sont
progressivement devenues jouisseuses, individualistes et
relativistes. Elles ont manifesté une tolérance béate pendant
longtemps pour tout ce qui nous était étranger en oubliant notre
passé pourtant exceptionnel et même en le critiquant
outrageusement. L’histoire nous jugera comme des faibles, des
repentants, des consentants à la culpabilité, des vaincus, des
« lousers » !
Puis la cupidité, la perte du goût de
l’effort et l’égoïsme matérialiste ont pris le dessus et nous
n’avons fait preuve ni de courage, ni d’esprit critique, ni de
volonté. Nous n’avons manifesté aucune clairvoyance quand nous
nous vautrions dans le confort matériel et la surconsommation.
Nous avons laissé faire avec
indifférence.
Nous avons profité, sans nous en
rendre compte, d’avantages que nous devions au travail et aux
principes moraux de nos prédécesseurs, nos ancêtres, et que nous
n’avons su ni conserver, ni transmettre à notre rare descendance.
Espérons que nos jeunes pousses relèveront l’immense défi que
nous leur laissons et qu’ils éviteront de devenir ce que
redoutait Tocqueville : « une foule innombrable
d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes
pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont ils emplissent
leur âme. »
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