mardi 7 juillet 2015

L’administration est devenue une pieuvre aveugle qui étouffe la société civile.


Au diable les commentaires qui n'amènent rien sur la Grèce. Qui vivra verra, mais la Grèce sortira bien un jour ou l'autre de la zone euro. C'était une connerie majeure de l'y faire entrer. N'est ce pas Monsieur Giscard d'Estaing ?
"Platon ne joue pas en ligue B"!!

 Toujours dans les bonnes feuilles du livre que j'ai publié chez Via Romana :"Peut-on réenchanter la France ?" voici quelques lignes traitant des tentacules administratives qui nous étouffent. Ce texte est une première partie, il y en aura bientôt une seconde. Le sujet les mérite.

Dostoïevski évoquait déjà avec irritation « l’ivresse administrative ». Depuis nous avons encore fait des progrès ! L’administration est devenue tentaculaire et s’insinue dans les moindres recoins de notre vie de tous les jours.
Ses multiples bras armés assurent, vis-à-vis du peuple, la surveillance et la coercition voulue par le Système Politique et Social. La France s’est dotée d’une « nounou sociétale » fastidieuse qui s’octroie les prérogatives d’une assistante sociale peu compétente, mais qui s’immisce dans tous les actes de la vie sociale.
Une vraie mouche du coche !
En France, nous souffrons d’une hypertrophie numérique de la structure administrative de l’Etat qui voudrait s’occuper de tout. Elle s’est dotée pour cela d’une panoplie réglementaire abondamment fournie. Nous croulons sous une avalanche de codes, normes, recommandations, décrets, lois…Bien entendu la répression suit de près, essentiellement sous forme d’amendes, de procès-verbaux et autres « pompes à phric ». C’est ennuyeux et stérile.
Mais il y a encore pire que l’administration française ! L’Espagne dispose d’une administration incompétente, mais qui manifeste les mêmes ambitions de tout régenter. Union Européenne oblige ! Le résultat est terrifiant. De la quantité sans la qualité ! C’est une pléthore d’employés inefficaces et souvent nuisibles et arrogants ! Tous les moyens de freiner ou de contrecarrer les projets des entrepreneurs et des citoyens en général sont bons à mettre en œuvre. La première idée qui traverse le cerveau d’un fonctionnaire espagnol devant un client est : « que vais-je pouvoir opposer comme règle administrative à cette personne pour ne pas faire ce qu’elle me demande ? »
Je généralise peut-être un peu, mais vraiment très peu !

Tout est codifié, « normaté », contrôlé et éventuellement interdit pour des raisons souvent incompréhensibles. La machine administrative n’a pas d’états d’âme, elle applique des règles générales, souvent théoriques et complexes. Sachant que nous n’obtiendrions pas le moindre brin d’humanité de ce monstre froid et sans âme, nous aurions pu espérer au moins une meilleure organisation des services qu’il est censé procurer. Il n’en a rien été. En fait, c’est le citoyen qui doit s’adapter aux règles administratives et non pas le contraire comme cela devrait être. L’informatique a beaucoup aidé cette évolution ! Heureusement, celle de l’administration « beugue » encore de temps en temps et laisse persister quelques échappatoires.

Si elle n’est pas contrôlée par des éléments extérieurs à elle-même, toute administration manifeste toujours une tendance irrépressible à accroître son domaine, son pouvoir, son personnel et son budget, quel que soit son volume d’activité, ses besoins et son utilité. L’abondante administration internationale de Bruxelles en offre un exemple caricatural depuis des lustres. La notre, coiffée par l’européenne, assure de moins en moins les devoirs régaliens de l’Etat vis-à-vis de la population, pour se consacrer aux détails de notre vie quotidienne. Ne serait-ce que pour justifier son existence. Ainsi son rôle est souvent jugé insupportable par les citoyens : multitude des règlements, complexité des formalités, incohérence des services entre eux, longueur des délais, arrogance... L’administration est sourde au bon sens et raffole de remontrances moralisatrices exaspérantes.
« Arrêtez d’emmerder les Français ! » a été l’interpellation gaillarde de l’ensemble des Députés en réunion par un de leurs collègues (Jacques Myard), en 2012, à propos de la prolifération des radars routiers.

Dans la haute administration, des esprits éclairés travaillent depuis longtemps pour passer de la démocratie représentative actuelle au stade supérieur, qu’ils appellent la « sémiocratie » et qui serait plus facile à manipuler
Une réflexion collective d’experts devrait précéder les décisions de l’exécutif, ce qui aboutirait en fait à une démocratie sans élection ! Cela ressemble beaucoup à ce que les peuples sont portés, par expérience, à mépriser et adorent ridiculiser sous les termes de technocratie ou de bureaucratie.
Travailler à ses intérêts propres tout en faisant semblant de rechercher le bien public est une activité très prisée dans ces milieux.
Dans les strates moyennes ou inférieures de l’administration, on a trouvé plus facile de mettre des normes autour de tous les actes de la vie, de compliquer tout plutôt que d’essayer de simplifier la survie du citoyen dans l’imbroglio paperassier et informatique qui le submerge. L’administration aurait du adapter ses réglementations préformées et rigides à la souplesse et aux arrondis nécessaires à la vie civile. C’est le contraire qui a été préféré et ça coince ! Le nombre de Codes (civil, pénal, de déontologie, du travail, de la chasse, de la pêche…) dépasse l’entendement.
Cette gabegie a un coût. Des Etats européens du Sud ont fait défaut à partir de 2010 parce qu’il ont vécu au dessus de leurs moyens et se sont endettés mais les politiciens de ces pays ont toujours renâclé à diminuer les dépenses de leurs administrations. Le système généreux de protection sociale, qui avait fait parler en Europe d’Etats –Providence, a longtemps tourné à plein régime et a chauffé. Nos politiciens avaient malencontreusement ouvert à tous les immigrants l’accès à ces privilèges, créant ainsi une pompe aspirante pour un «  déluge d’envahisseurs » (J. Raspail). Le coût de l’immigration en 2010 avait été chiffré entre 36 et 60 milliards par an. 550 000 immigrés clandestins en métropole et 135 000 de plus en Outre-Mer rajoutaient tout à fait légalement cinq milliards chaque année…aux dépenses de l’Etat.
La fraude sociale, notamment à l’assurance-maladie, qui est franchement illégale et n’est pas uniquement liée à l’immigration, a coûté en 2018, 20 milliards d’euros à l’Etat.
L’Etat et son administration sont incapables de contrôler ce qu’ils entendent gérer. Le Ministère de l’Education nationale ne peut même pas dénombrer exactement les fonctionnaires qu’il rémunère. Dans ces conditions réaliser des économies et diminuer les coûts publics devient une gageure.

Les syndicats le savent mais s’opposent à toute modification des statuts sous prétexte de qualité du service public mais en fait de leur intérêt sectoriel et de défense de leurs avantages acquis. En France, nos politiciens ont refusé de principe l’idée de diminuer les dépenses publiques car cette manne avait évité l’explosion de la marmite sociale pendant longtemps. Il fallait donc la conserver. Pour assumer, les Etats souverains occidentaux ont dû s’endetter au-delà du raisonnable et beaucoup sont de fait en cessation de paiement. Ils ont essayé longtemps de le cacher, mais depuis les années 2010, les conséquences catastrophiques de cet endettement pour les populations sont apparues au grand jour. Ces Etats ont imposé des plans d’austérité, ont augmenté les impôts, ont poussé la BCE d’imprimer de la monnaie pour leur permettre de survivre et finalement ont vendu leur souveraineté, qui est la liberté des nations. Le peuple a vu s’abattre sur lui inflation et pauvreté pendant que ses zélites politico-administratives continuaient de bien vivre, elles et leurs commensaux, grâce à des statuts très favorables, mis en place par elles-mêmes. Maintenant, on le menace de la déflation !

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