Une administration édicte des règles
qui se veulent générales et adéquates pour tous les cas
particuliers. Plus l’ensemble ainsi géré est grand, plus
l’absurdité de ce principe devient évidente.
Le principe de subsidiarité, mal
appliqué, n’a pas réussi à s’opposer à ce centralisme
administratif jacobin inepte. Je ne citerai qu’un exemple du
caractère pointilleux, inadapté et souvent ridicule des décisions
prises à Bruxelles car tout le monde peste contre elles tous les
jours. Jeudi 25 janvier 2011, l’Union Européenne a sommé, sous
peine de poursuites, 13 pays d’améliorer le sort de 47 millions de
poules pondeuses maintenues dans des cages trop petites et mal
aménagées. Jusqu’en 2011, chaque poule disposait de l’équivalent
minimum d’une feuille A4 d’espace au sol dans les élevages
traditionnels en batterie. Les nouvelles normes prévoient de donner
à chaque poule un minimum de 750 cm² d’espace dans leurs cages,
soit une feuille A4 agrandie de l’équivalent d’une petite carte
postale !! En pleine crise de l’euro…
Le citoyen doit se couler, sous peine
de lourdes amendes, dans des cadres pré-établis, des formats, des
carcans, parfois dans un véritable enfer paperassier. Il est
toujours potentiellement coupable d’une transgression, parfois
inconnue de lui. L’autorité doit toujours avoir quelque chose à
lui reprocher.
L’administration impose ainsi de
dures sanctions financières à la société civile qui est obligée
d’être docile sous peine de majorations. Les récalcitrants sont
immédiatement assaillis de menaces et cloués au pilori social par
l’ordre répressif administratif. L’administration fiscale et les
caisses de recouvrement des charges sociales peuvent être de
véritables poisons pour l’esprit d’entreprise, convaincues que
tout entrepreneur qui réussit est un fraudeur des règles fiscales
et législatives. Celles-ci étant discutables, parfois ambiguës,
ces administrations peuvent prolonger leurs enquêtes sur des
années. Elles en souffrent peu, mais le malheureux particulier en
sort éreinté même s’il est blanchi. D’ailleurs un contrôle
fiscal est souvent utilisé comme moyen de rétorsion contre ceux qui
ont osé sortir des rails de la pensée unique, conforme et
obligatoire.
Les citoyens doivent abandonner
progressivement des pans de leur liberté pour se fondre « dans
le moule conforme ». Beaucoup d’entre nous courbons l’échine
et acceptons cela comme un moindre mal. Ainsi on nous avilit tous les
jours un peu plus. Gérard Depardieu avait été traité de minable
et de voleur par des ministres lorsqu’il avait décidé de quitter
l’enfer fiscal français en 2013. Mais le Système Politique et
Social a l’habileté de faire monter progressivement la pression
administrative pour que ce soit tolérable. Si cela avait été fait
brutalement le peuple se serait rebellé bien plus tôt.
On m’objectera que cette tyrannie
administrative est inhérente à la complexité de la vie moderne.
C’est vrai ! Mais pas au-delà d’une certaine limite. Les
Hôpitaux seraient plus faciles à gérer s’il n’y avait ni
malades, ni médecins, plaisante l’administration ! Mais la
réalité est qu’ils sont faits pour les malades, qu’il y faut
des médecins et que l’administration n’y est qu’accessoire.
Une bonne administration devrait s’adapter, elle, à la diversité
et aux multiples cas particuliers des maladies et de la médecine.
C’est difficile et nous en sommes loin en 2021.
« L’ambition dont on n’a
pas les talents est un crime. » Chateaubriand dans ses
Mémoires d’outre-tombe.
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